Pour sa 15e édition, la Tropicale Amissa Bongo a vécu des moments historiques d’un point de vue sportif.
La Tropicale a atteint cette année un remarquable régime de croisière. En ouverture de la saison 2020 de cyclisme au mois de janvier, l’épreuve gabonaise a permis aux coureurs africains de s’exprimer comme jamais ils ne l’avaient fait jusqu’à présent. Si la victoire est finalement revenue au Français Jordan Levasseur, tout s’est joué dans les derniers kilomètres de la dernière étape à Libreville. Il a suffi d’une petite seconde pour que le jeune Erythréen Natnael Tesfazion lâche son maillot jaune après cinq jours de règne.
Mais on n’oubliera pas les cinq victoires d’étapes africaines alors que le maximum atteint jusque-là n’était que de deux victoires de coureurs africains sur une édition de la Tropicale, en 2014.
Cette fois, c’est tout le continent africain qui est représenté dans ce magnifique bilan avec l’Afrique de l’Est des incontournables Erythréens (3 étapes), le Maghreb pour l’Algérie (1 étape), l’Afrique Centrale pour le Cameroun (1 victoire). C’est deux derniers pays n’avaient d’ailleurs jamais remporté une étape sur la Tropicale, ils sont désormais gravés dans le palmarès grâce à Youcef Reguigui vainqueur à Bifoun et Clovis Kamzong vainqueur à Ndjolé.
Les Erythréens ont répondu également aux attentes des observateurs en gagnant trois étapes, une par Natnael Tesfazion à Oyem le deuxième jour, ce qui lui a permis de porter le maillot jaune pendant cinq jours jusqu’à Libreville, et deux par le prodige Biniam Girmay qui à 19 ans seulement, a réussi le doublé sur cette édition 2020, qui se rajoute à sa victoire en 2019. Il est le plus jeune coureur de l’histoire de la Tropicale à avoir déjà remporté trois étapes.
Rien ne fut facile pour les professionnels qui se sont battu jusqu’au bout pour la victoire. Car après la victoire de l’Italien Attilio Viviani le premier jour, il a fallu attendre la clôture à Libreville pour voir un autre professionnel Européen s’imposer, le sprinter français Lorrenzo Manzin. Avec deux étapes seulement à leur compteur, ils sont loin des bilans des autres années où ils ramenaient entre cinq et six victoires par édition.
Cette 15e édition fidèle aux très hauts standards d’organisation de l’épreuve a aussi été marquée par le record de vitesse qui datait de 2013.
Les coureurs ont parcouru la Tropicale 2020 en 43,45 km/h contre 42,91 il y a sept ans. En 2019, l’épreuve s’était courue en 40,89 km/h.
L’étape en ligne la plus rapide s’est également déroulée cette année, entre Lambaréné et Bifoun à 46,85 km/h, le dernier record remontait à 2014 entre Owendo et Libreville en 46,79 km/h.
Toutes ses performances de la semaine et notamment celles des coureurs africains, n’ont pas échappé au public gabonais venu encore plus nombreux cette année sur le bord des routes des cinq provinces traversées par la Tropicale qui reste l’événement majeur du sport africain.